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En juillet 2020, BMW Group s’est fixé de nouveaux objectifs ambitieux de réduction des émissions de CO2 à l’horizon 2030. Et, pour la première fois, sur l’ensemble du cycle de vie, de la chaîne logistique à la phase d’utilisation finale, en passant par la production. Conduire une voiture doit se faire sans émissions, cela va de soi. L’objectif est plutôt de réduire encore de manière significative l’empreinte carbone des processus de fabrication dans le cadre d’une approche holistique.
Mme Feige, vous contribuez à façonner un avenir durable chez BMW. Pourquoi l’économie circulaire joue-t-elle un rôle prépondérant dans ce domaine ?
La durabilité a toujours été un élément important dans ma vie. Au cours de mon enfance et de mon adolescence, elle était présente sous de nombreux aspects dans mes activités. Je voulais participer à un changement qui nous offrirait un avenir à tous. Le mot « circulaire » implique un déroulement cyclique des choses. Mais, parfois, nous sommes confrontés à des processus linéaires au cours desquels les matériaux utilisés sont en grande partie jetés au rebut après leur utilisation, sans revalorisation. Si l’on veut fermer la boucle, il faut considérer le problème dans son ensemble, jusqu’aux vis de la batterie. Prenons l’exemple de la mode avec un vêtement tel qu’un jean. Une fois jeté, celui-ci peut être mis en pièces afin que certaines parties soient réutilisées pour fabriquer de nouveaux jeans. C’est ce que nous transposons au secteur automobile. Comme une voiture comporte des matériaux très divers, il est indispensable de les désassembler pour en disposer séparément et dans leur meilleure qualité. C’est pourquoi il est si important de réfléchir à l’économie circulaire, et de déterminer où la mettre en place, afin de fermer chaque boucle. Les produits doivent notamment être pris en charge au moment où ils sont jetés : il faut dès le début penser à la fin du cycle de vie d’un produit. Ensuite, on peut passer à la conception elle-même.
Cela signifie aussi un changement de modèle de pensée. Comment lutter contre les idées fausses encore souvent liées à la durabilité ?
C’est différent si l’on s’adresse à des consommateurs ou à des responsables qui prennent des décisions tous les jours. Il s’agit d’un sujet très complexe et nous devons aider les uns et les autres à s’orienter dans ce processus compliqué. Ne pas modifier les routines, mais gérer les choses comme on l’a toujours fait, parce que c’est facile. Parce qu’être submergé à devoir analyser une dizaine de possibilités n’apporte aucun progrès. Et ce sont ces processus qui doivent être remis en cause. Le meilleur moment pour changer ? Maintenant. Nous devons aider les gens à trouver leur chemin, ce qui signifie réduire la complexité. Pour nous, en tant qu’entreprise, il est important d’être véritablement transparent. De montrer que parmi les choix possibles, celui de la durabilité est le meilleur, quand on pense à sa vie personnelle et à la manière dont on pourrait apporter sa contribution sans renoncer à rien d’important. Changer demande du courage. Mais cela apporte un sentiment particulier. Il faut se représenter la situation avant de prendre une décision. Définir des objectifs clairs sur la direction à prendre. Sachant que certains aspects liés à la durabilité s’accompagnent d’autres avantages. Par exemple, quand on décide de prendre son vélo à la place de sa voiture certains jours de la semaine, cela favorise l’activité physique et c’est bénéfique pour la santé. Quand on trouve des aspects de la vie pour lesquels un changement permet d’atteindre deux ou trois objectifs à la fois, il ne faut pas hésiter à franchir le pas.
Avant d’acheter une voiture électrique, à quels niveaux peut-on appliquer des principes de durabilité au quotidien ?
L’une des possibilités est de comparer les fournisseurs d’électricité pour voir qui fournit de l’électricité verte. C’est simple et cela ne coûte rient. Je pense que c’est un aspect auxquelles de nombreuses personnes ne pensent pas. Elles croient que la durabilité signifie ne pas prendre l’avion pour partir en vacances ou ne pas utiliser de voiture. Cela leur paraît donc très difficile et elles restent dans l’inaction. C’est pourquoi il faut commencer par des choses simples ! Notamment les fournisseurs d’énergie. Un changement est toujours stimulant quand son effet se ressent immédiatement, par exemple lors d’un changement d’alimentation et du comportement d’achat qui va avec. Il faut se connaître soi-même avant de pouvoir changer. Quand vous voulez changer quelque chose, vous devez savoir qu’il vaut mieux commencer par des choses faciles. Dès que c’est fait, vous pouvez passer au niveau supérieur. Étape par étape. Et la motivation suit le même mouvement. C’est en fait un processus qui demande naturellement du temps. C’est pourquoi, nous ne devons pas en perdre. En tant qu’entreprise aussi, nous avons besoin d’une approche économique solide et holistique. Les changements sont d’une complexité croissante et s’y atteler demande du courage. Mais nous n’en manquons pas.
La durabilité n’est-elle pas, à tort, réduite au problème des émissions de CO2 ?
Nous avons bien sûr besoin d’un mouvement de fond en faveur de l’électromobilité, c’est l’un des aspects les plus importants. Mais les voitures électriques laissent une empreinte lors de leur production, et pas seulement dans l’air. Il est donc important de penser à l’origine des ressources utilisées. Comment sont-elles obtenues ? Quels sont les processus, les moyens en jeu ? Quand nous abordons les défis de la durabilité, la mise en œuvre des changements est l’élément central car elle a un effet à tous les niveaux. Prenons l’utilisation de cuir. Il faut savoir d’où viennent les vaches, dans quel environnement elles ont grandi. Si la ferme se trouve dans une zone de forêt tropicale, les thèmes de la biodiversité et du changement climatique ont un rôle important. Chez BMW Group, nous essayons de trouver des solutions de remplacement pour le cuir, qui présente un impact environnemental négatif, et d’inventer les batteries du futur pour véhicules électriques. À chaque fois, nous devons repenser entièrement le produit.
Quelles sont les principales mesures permettant d’améliorer le bilan carbone d’une voiture ?
L’étape la plus importante consiste à passer à la motorisation électrique, mais la production d’une batterie lithium ion pour ce type de véhicule est d’autant plus énergivore. C’est pourquoi nous nous donnons pour mission d’utiliser de l’énergie exclusivement verte pour cette chaîne d’approvisionnement. Et l’électricité écologique doit concerner la recharge d’un véhicule électrique BMW, mais aussi sa fabrication. Le même principe s’applique au recyclage complet mis en place dans le cycle de vie d’une batterie pour véhicule électrique. Sur le plan de l’économie circulaire, on constate que de l’acier recyclé a une empreinte carbone moindre. Quand il n’est pas nécessaire de le produire à partir de fer dans une centrale à charbon, c’est un énorme avantage. Et puis, l’acier peut notamment être réutilisé dans un four électrique à arc qui va consommer son énergie. De l'acier recyclé issu d’énergie renouvelable, c’est vraiment fascinant. L’utilisation d’aluminium « vert » permet aussi de réduire l’empreinte carbone. En effet, BMW Group s’approvisionne désormais en aluminium produit à partir d’énergie solaire, celle-ci provenant du désert, dans la région de Dubaï. L’aluminium fabriqué avec cette énergie solaire est transformé dans la fonderie de métaux légers de BMW Group, à l’usine de Landshut, pour en faire des éléments de carrosserie ou de motorisation. C’est ainsi que sont fabriqués les moteurs des nouveaux modèles électriques BMW comme la BMW iX.
À quel point la production automobile a-t-elle changé afin de répondre aux normes actuelles ?
Le passage à une nouvelle motorisation est à lui seul un très grand changement. Il modifie l’ensemble de la chaîne de valeur. Il y a aussi le plastique recyclable et les nouveaux matériaux durables, dont la production est sans cesse optimisée. Tout cela contribue à fermer la boucle du cycle économique. Sur le plan de la production, nous devons déjà envisager l’avenir sur un horizon lointain. En effet, un modèle dont nous étudions la conception aujourd’hui ne roulera sur nos routes quand dans six ans environ. Nous devons réfléchir au design et à la fonctionnalité sur le long terme et sous l’angle de la durabilité. C’est là que se situe le plus grand défi.
Pouvez-vous expliquer ce qui fait de la nouvelle BMW iX une voiture plus durable que des modèles antérieurs ?
La BMW iX matérialise notre compréhension de la durabilité mise en œuvre de manière globale. Elle associe en effet le plaisir de conduire sans émissions à l’efficacité et à la sportivité. Outre le fait que ce soit une voiture électrique BMW, elle représente aussi de nombreux aspects liés à l’économie circulaire. Ainsi, la BMW iX est l’une des premières voitures sur lesquelles nous utilisons une très grande part de matériaux secondaires. Le cobalt et le lithium nécessaires à une batterie de voiture haute tension proviennent de sources contrôlées par BMW Group, situées en Australie et au Maroc, puis sont fournis aux fabricants des batteries. Pour la fabrication d’une batterie BMW comme pour la construction d’un véhicule de la marque l’usine du groupe à Dingolfing utilise même 100 % d’électricité verte issue de sources certifiées. De plus, depuis février 2021, l’entreprise s’appuie sur la production d’aluminium à l’aide d’énergie solaire. Pour une construction respectueuse de l’environnement de la BMW iX, de l’aluminium secondaire et du plastique recyclé sont employés en grande quantité. Pour l’habitacle, du bois certifié FSC, du cuir tanné aux feuilles d’olivier et d’autres matériaux naturels sont utilisés. La matière première pour le revêtement de plancher et les tapis se base entre autres sur des filets de pêche recyclés.
Pour BMW, la durabilité n’est pas synonyme de renoncement, mais de plaisir de conduire et de confort supplémentaires.
Exactement : nous avons déjà abordé certains de ces aspects je crois. Le monde des matériaux est tellement fascinant, surtout quand il s’agit de matériaux biologiques. Leur texture, au toucher, est si différente de celle des matériaux synthétiques. La texture, l’apparence, les sensations au toucher. Tout cela est important, mais l’odeur aussi. Conduire une voiture devient une expérience nouvelle qui fait appel à tous les sens. Quand on réfléchit au choix entre modèle thermique et modèle électrique, ce dernier peut sembler plus cher au premier abord, mais, en fait, la voiture électrique est meilleure marché si l’on prend en compte l’ensemble des coûts d’utilisation. Et nous retrouverons à l’avenir le plaisir de conduire que l’on connaît aujourd’hui. Grâce à l’excitation précise et ajustable du rotor du moteur électrique, via l’alimentation, le couple maximal est disponible immédiatement, départ arrêté. De plus, à la différence de ce qui se passe avec des moteurs électriques de conception standard, il peut être maintenu sur une plage de régime très large. Cela fait de la BMW iX une véritable BMW électrique sport, offrant une expérience de conduite marquée par un déploiement de puissance non seulement très direct, mais aussi exceptionnellement constant. C’est tout le caractère sportif typique de la marque. Oui, la durabilité et l’émotion se marient très bien.
Photos : BMW , Dirk Bruniecki , Yannick Wolff ; Auteure : Markus Löblein